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facile néanmoins d’opposer l’académie des belles-lettres à l’académie françoise, si la premiere vouloit s’humaniser un peu avec les belles-lettres, puisqu’elle en porte le nom, goûter de la littérature moderne, réciter quelques vers françois, & ne point faire de divorce avec le bel-esprit. Alors tous ces antiquaires passeroient pour des gens de lettres, & l’on s’accoutumeroit à dire d’eux, qu’ils ont de l’esprit ; le goût prendroit peut-être ensuite, & les quarante seroient dépossédés du privilege exclusif à la réputation & à l’immortalité.

Que cela arrive ou non, je dirai toujours à l’académie françoise :

Tes plus grands ennemis, Rome, sont à tes portes.

Cette académie ne veut plus, dit-on, que ses membres passent déformais à l’académie françoise, parce que c’est trop de gloire pour un simple mortel, que de réunir sur sa tête les titres opposés de savant & de bel-esprit ; il faudra opter, & l’on ne pourra