Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 229 )

où poser leur tête. Car dans nos gouvernemens modernes, l’on reçoit l’existence sans obtenir le point où doit reposer cette même existence.

Il est presqu’impossible de savoir quels sont les revenus de l’Hôtel-Dieu. Ils sont immenses ; & ce qui le feroit croire, c’est l’attention que l’on a d’en dérober la connoissance au public. Les abus paroîtroient beaucoup plus révoltans à côté de cette opulence. Rapprochez la maison de Charité de Lyon & l’hôpital de Versailles de l’Hôtel-Dieu de Paris ; d’un côté, vous appercevrez un ordre admirable, une régie digne d’éloges & qui attendrit le contemplateur ; de l’autre, vous verrez tous les vices qui affligent l’ame, qui la soulevent, & qui ne lui permettent pas de passer sur cet objet sans exhaler sa profonde indignation.

On espéroit que le dernier incendie tourneroit à l’avantage des malades ; qu’on bâtiroit sur un nouvel emplacement un édifice plus spacieux, plus sain ; mais on a