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Stagnante, pour ainsi dire, elle appelle encore les richesses, fait la loi, écrase, abyme tout concurrent, est étrangere à l’agriculture, à l’industrie, au commerce, même aux arts. Consacrée à l’agiotage, elle est funeste, & par le vuide qu’elle cause, & par le travail obscur & perpétuel dont elle foule la nation. Il faut que dans cinq ou six années l’argent passe tout entier, par une opération violente & forcée, dans la main de ces capitalistes, qui s’entr’aident pour dévorer tout ce qui n’est pas eux.

Et néanmoins on taxe les arts, on met un impôt sur l’industrie, on fait payer le commerce, l’on demande de l’argent à un homme qui travaille. Puisque l’on n’entend plus que ce mot de l’argent, de l’argent, encore de l’argent, qu’on laisse donc les moyens d’amasser de l’argent ; que tous soient appellés à morceler, à couper, à dépecer la masse énorme des métaux monnoyés, qui résident dans un petit nombre de mains ; favorisez tout ce qui peut creuser