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Une petite rivale qu’elle n’appercevoit pas, qu’elle dédaignoit, se met insolemment sur les rangs, brille, l’éclipse, & fait déserter son sallon. La courtisanne superbe, quoiqu’ayant encore de la beauté, se trouve l’année suivante seule, avec des dettes immenses. Tous les amans se sont enfuis ; & quand ses affaires seront liquidées, à peine aura-t-elle de quoi payer sa chaussure & son rouge.

CHAPITRE CCXXXV.

Répugnance pour le Mariage.


Tandis que tant de filles jouissent d’une liberté licencieuse & qui ne tourne pas même au profit de la population, que ferez-vous de ce nombre infini de filles, sous l’aile de leurs parens, austeres gardiens de leur pudicité, & qui sont condamnées par leur indigence, ou par leur sotte fierté, à passer leur vie dans le célibat ? Ne sont-elles pas incessamment sur le bord de l’abyme, & ne deviendront-