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prêté encore plus à l’état florissant, à la richesse nationale, qu’au souverain qui passe. On ne peut faire manquer un roi à ses engagemens : il a traité avec ses sujets, il est lié par ses promesses : son successeur l’est comme lui ; & le serment des rois, ces êtres qui ont tant besoin du respect des hommes, ne doit-il pas être le plus inviolable de tous ? Tel est mon petit avis, & je ne suis pas rentier.

Il est bon d’appliquer les préceptes inébranlables de la morale à la constitution versatile des états : ceux-ci y gagneront toujours. J’aurai bien l’air d’un rêveur ; car on dit que les états n’ont point de morale : je répondrai hardiment, tant pis pour eux.