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CHAPITRE CXXX.

Petite Question.


Les Parisiens, après avoir commencé par donner leur argent avec pleine confiance, ont fini par examiner cette question : La dette contractée par le souverain est-elle ou n’est-elle pas la dette de la nation ? Le monarque en France n’en est-il pas moins le représentant que le parlement en Angleterre ?

Ceux qui envisagent comme personnelles les dettes que contracte le souverain d’une monarchie, disent qu’il n’a consulté personne, qu’il a pu pousser l’emprunt outre mesure, qu’on n’en a pas suivi l’emploi, & que son successeur, pour régénérer les choses, a le droit d’en affranchir l’état, comme d’un poids accablant.

Ce sont là, si je ne me trompe, des sophismes. L’emprunt a été public ; l’application