posé pour avertir le Parisien de ne pas se jeter plus de seize dans un batelet. Le plus hard, marin craint plus de se confier à ces planches pour deux heures, que de monter à bord d’un vaisseau qui va toucher le Nouveau-Monde.
D’autres batelets traversent la riviere dans l’intervalle des ponts, & sont faits pour y suppléer : c’est la barque à Caron, on y passe à toute heure.
Le nautonnier, l’aviron en main, reçoit également le laquais & le maître, le savetier, le financier, le soldat & le prêtre ; l’enfance, la jeunesse, la vieillesse ; tout mortel entre dans la barque, paie le même prix, & aborde sans distinction à la rive opposée. Le même voyage se fait deux cents fois par jour ; l’un entre, l’autre sort ; c’est, pour qui veut moraliser en passant l’eau, l’image de la succession éternelle de la vie & de la mort.
On paie six deniers, & ce péage qui est affermé, rapporte tous frais faits une assez forte somme. Jugez de la circulation des individus.