Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/336

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 334 )

CHAPITRE CC.

Étrangers.


Un étranger est souvent dans l’erreur en arrivant à Paris. Il s’est imaginé que quelques lettres de recommandation lui ouvriroient les principales maisons : il s’est abusé ; les Parisiens redoutent les liaisons trop étroites & qui deviendroient gênantes. Les maisons de la haute noblesse sont d’un accès difficile ; celles de la bourgeoisie riche ne s’ouvrent guere plus aisément : cette foule prodigieuse d’aventuriers souples & audacieux, qui sous un extérieur imposant ont trompé tant de fois la crédulité, ont répandu une méfiance générale.

D’ailleurs, on a peine à cultiver ses connoissances & ses amis ; ce n’est pas pour donner son tems à un homme qu’on ne doit voir que pendant quelques mois. Le Parisien économise les heures, ne se livre pas facilement : il est poli, mais il n’est pas familier.

Les fripons de tout pays ont donc fait beau-