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baleines : mais à Paris, tout le monde ressemble au tribun Valerius, qui plaida contre cette loi Oppienne en faveur des dames. Elles ne peuvent figurer, ni dans la robe, ni au pied des autels, ni dans les armées ; elles ne portent point les cordons, les croix, les décorations extérieures, qui rehaussent les hommes ; elles ne peuvent étaler aux yeux des citoyens ces marques honorables qui satisfont l’orgueil ou récompensent les services. Que leur reste-t-il donc ? La parure, les ajustemens : voilà ce qui fait leur joie & leur gloire. Pourquoi leur envier ce moment d’éclat & de bonheur, ce petit regne domestique ?

Tout cela est, je crois, bien dit ; mais enfin, ces brillantes inutilités sont prises sur la subsistance des enfans. C’est un luxe déplorable que celui qui, pour un sallon doré, des bougies, des dentelles, des habits brodés, des bijoux, des chenets travaillés, retranche à la table, fait jeûner les convives & les domestiques ; & ce luxe puérile est devenu celui