Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/309

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 307 )

Il y en aura bientôt six mille. Cet excellent fruit, naturalisé en Angleterre, croîtroit en France avec plus d’avantage encore, si l’on s’attachoit à le cultiver. Le duc en a tous les jours huit à dix sur sa table : mais on a négligé ailleurs cette culture ; elle dépend d’unes serre chaude, peu coûteuse, & qui récompenseroit largement des premieres avances. Je conseille aux amateurs d’aller à Navarre, étudier les procédés simples & savans du jardinier Anglois qui dirige cette bonne & admirable espece, ainsi que plusieurs autres non moins précieuses. Amis de la nouveauté, ne dédaignons pas celle des fruits.

Un des beaux potagers est celui du duc de Penthievre, à Anet : la vue en est mille fois plus agréable que celle des meubles dorés d’un appartement, des glaces, des bronzes & des sculptures qui ornent les châteaux, les palais & les maisons de plaisance.

Dans Paris, les jardins de M. le duc de Chartres, de M. le duc de Biron, & de M. Boutin, sont les plus remarquables.