Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/295

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 293 )

mutineries d’écoliers ; l’une, pour des enfans qu’on enlevoit ou qu’on n’enlevoit pas[1] ; & l’autre, pour obliger, à ce qu’il paroît, le monarque à destituer son ministre qui étoit un honnête homme. On tua dans la premiere un exempt : dans la seconde, on vola les pains chez les boulangers, & l’on pendit fort mal-à-propos deux hommes, (les premiers venus) lorsque tout étoit tranquille & calme. Cruauté froide & inutile ! Le récit des causes appartient à l’histoire.

J’ai vu enfin le même roi, qui avoit été adoré, ne pas faire couler de larmes à sa mort. Étoit-ce là le même peuple qui

  1. On avoit chargé les exempts de police d’enlever les enfans vagabonds & mendians ; ils mirent en charte privée quelques enfans de petits bourgeois, & ce pour faire contribuer les parens : dans le même tems il y avoit des fours, c’est-à-dire, des endroits reculés, où les enrôleurs entraînoient les jeunes gens par force ou par adresse ; ils n’en sortoient qu’après avoir signé un engagement forcé. On a détruit ces abus odieux.