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le parlement devint sédentaire sous Philippe le Bel : ainsi les lettres ont toujours été utiles… Je glisse un peu sur le pavé : cela me fait souvenir qu’on ne commença de paver les rues qu’en 1184, & que ce fut un financier qui fit cette bonne œuvre : après en avoir donné le projet, il contribua beaucoup à la dépense.

Si je traverse la place des Victoires, je me dis : on voloit en plein jour, sur ce terrein où l’on voit aujourd’hui la figure d’un roi qui voulut être conquérant. Ce quartier s’appelloit le quartier Vuide-Gousset. Un petit bout de rue, qui conduit à la place où le souverain est représenté en bronze, en a retenu le nom ; & dans cette place des Victoires, qui a si long-tems révolté l’Europe, je ne puis m’empêcher de me rappeller ce courtisan[1] qui, selon l’abbé de Choisi,

  1. Le maréchal de la Feuillade : il avoit déplu d’abord au roi. Il dit : il a de l’aversion pour moi ; eh bien, je la surmonterai, & je serai son favori.