Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/240

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 238 )

dans la ville de Rheims. Mais le bon Dagobert ne croyoit peut-être pas à la possibilité d’une plus grande magnificence.

À la rue du Pet-au-Diable & à la rue Tire-Boudin, je vois succéder les belles rues qui environnent le Luxembourg, le Palais-Royal & les Tuileries. Des hameaux ont été le berceau de grands empires ; & des barques de pêcheurs, l’origine de puissances maritimes.

À mesure que le cimetiere des Innocens vient affliger ma vue, j’apperçois aussi la tour octogne, ou l’on faisoit sentinelle contre les Normands, dont les incursions subites & fréquentes alarmoient la ville. Dans la belle rue Saint-Antoine, venoient des choux, des carottes & des navets. Là se tint le tournois où Henri II fut blessé : là se battirent depuis & se firent justice mutuelle les infames mignons de Henri III.

Le quartier de l’université me dit que Philippe-Auguste aima les lettres & fonda les écoles : ces écoliers peuplerent la ville ; & c’est à raison de cette population, que