CHAPITRE XC.
Abbés.
Paris est rempli d’abbés, clercs tonsurés, qui ne servent ni l’église ni l’état, qui vivent dans l’oisiveté la plus suivie, & qui ne font que des inutilités & des fadaises.
Robinson Crusoé dit qu’on gâte souvent un excellent corps de crocheteur, en masquant d’un habit ecclésiastique ses membres souples & nerveux. Mais c’est un sauvage qui parle.
Dans plusieurs maisons on trouve un abbé à qui l’on donne le nom d’ami, & qui n’est qu’un honnête valet qui commande la livrée. Il est se complaisant soumis de madame, assiste à sa toilette, surveille la maison, & dirige au dehors les affaires de monsieur. Ces personnages à rabat se rendent plus ou moins utiles, caressent leur protecteur pendant plusieurs années, afin d’être mis sur la feuille.
Ils y parviennent, & en attendant ils jouis-