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sérieusement un censeur qui rectifiât ces fautes grossieres.

Le peuple s’accoutumeroit à respecter l’orthographe, & la langue n’y perdroit pas. Il est important que cette langue qui est devenue celle de l’Europe, ne souffre aucune altération, sur-tout dans ses principaux signes ; car à la longue le peuple qui fait loi quant à l’idiôme, peut corrompre une langue & lui substituer un jargon misérable.

Les premieres erreurs consistent dans l’orthographe : d’ailleurs l’étranger, certain de trouver par-tout des inscriptions exactes, prendroit une leçon en se promenant dans la ville ; & cette distinction flatteuse pourroit facilement appartenir à la capitale d’un peuple dont toutes les nations étudient la langue.

L’ignorance produit quelquefois des rapports bizarres, & dont on s’amuse, parce que les riens ont droit avant tout d’intéresser le Parisien. Un nommé Ledru a fait sa fortune avec l’inscription de son enseigne, laquelle