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qui veut se régaler de marée, est obligé de se transporter à Dieppe ; & le bourgeois, quand il devient un peu cossu, fait d’abord ce voyage-là tout seul ; ensuite il y mene sa ronde femme. Ils restent en extase devant l’Océan, & ils n’ont pas tort ; mais ils croient avoir touché les colonnes d’Hercule, & se hâtent de rentrer dans leurs foyers. Ils sont si transportés, si enchantés de leur voyage, que le reste de leur vie ils en parleront tous les soirs à leur souper devant leurs filles & la Servante ébahie.

CHAPITRE XXXV.

Taxe des Pauvres.


On a donné plusieurs projets d’aumône universelle en faveur des pauvres. Aucun de ces plans généreux ne s’est encore réalisé. À Paris, les bourgeois paient annuellement treize sols, vingt-six sols, & les plus aisés