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NON

pas à n’être qu’une belle mais inféconde théorie.

Il y a donc préjugé et inconséquence à proscrire d’avance toute Néologie, à réprouver cet utile échange de mots et de phrases que font entr’elles les langues vivantes, et à blâmer les écrivains qui multiplient les individus des familles pauvres, ou font naître tout-à-coup d’un mot célibataire, une génération nombreuse et légitime.

La vie morale de toutes les productions de la pensée, est celle de l’homme lui-même, la perfectibilité.

Créer des signes, imaginer des tours nouveaux, rajeunir des mots qui ont vieilli, multiplier leurs nuances, rendre enfin la langue plus pittoresque, plus souple et plus docile, toutes ces opérations sont des Néologies que leurs auteurs soumettent à l’usage, et que l’usage admet ou rejette, d’après les lois de l’harmonie et de l’utilité.

Voilà le titre de l’admission d’un mot nouveau au Dictionnaire national, dont les rédacteurs ne sont en effet que les secrétaires de l’usage, comme a dit un membre de l’Institut. (P.)

Nonchaloir. Certes, je puis aisément oublier ; mais de mettre à Nonchaloir la charge que mon ami m’a donnée, je ne le fais pas.

Vous qui pensez que les dieux mettent à