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ménage l’opinion, et croit à l’ascendant de la vertu.

Les gouvernemens changent de forme ; mais les rapports du citoyen avec son pays ne varient jamais. Quiconque peut le servir utilement, et s’y refuse, par des considérations d’opinion ou de circonstance, manque au premier de ses devoirs.

Ils eurent dès-lors pour ennemis les Jacobins, dont ils auraient pu influencer les délibérations et la commune de Paris, dont ils auraient pu réprimer l’audace, s’ils n’eussent pas dévié de leurs propres principes, au mois d’août 1792, et si, dans la convention nationale, ils s’étaient moins souvenus à la tribune, de leurs propres offenses, que des devoirs qui les attachaient à la cause de tous.

La puissance de l’opinion publique se fût unie à celle qui résulte d’un généreux oubli de soi-même, et les méchans eussent toujours pâli devant ces orateurs de la patrie.

Le reproche qu’on leur a fait alors pour les perdre, qu’on leur fait aujourd’hui, par respect pour la vérité, d’avoir voulu soumettre la France au gouvernement fédératif, est fondé sur des faits, sur des aveux, et vraisemblablement sur des écrits qui sortiront un jour des ténèbres qui les couvrent.

Ce projet fut une bien grande erreur ; car