Page:Mercier - Néologie, 1801, tome II.djvu/350

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
342
COU

mon cri d’alarme, on a travaillé à la consolidation des pilastres. Sans moi il se serait peut-être écroulé sur nos têtes, ce monument de la folle et présomptueuse architecture. Que de vains travaux, suivis de travaux plus vains encore ! Dévorateurs des deniers publics, insensés architectes, je vous signale comme les plus dangereux vampires du trésor national ! Et qu’ont-ils fait ? Ils ont bâti en colonnes, en dômes ; pour qui ? pour les chauve-souris et pour les rats !

Costumal. Le vestiaire Costumal de l’Institut national a déplu, mais c’est au petit nombre. Livrée de science ou d’esprit ! n’y a-t-il pas là certain ridicule.

Couardise.

Il dit : pourquoi craindre tant ?
Que peut-il ? c’est un enfant :
Ma Couardise est extrême,
D’avoir eu le moindre effroi.
Que serait-ce, si chez moi
J’avais reçu Poliphème ? (La Fontaine.)

Couleur. Au milieu du fanatisme moitié religieux, moitié militaire des Danois, qui, le jour d’un duel, entendaient la messe, et se partageaient l’hostie avant de s’égorger, on vit luire une poésie semblable aux aurores boréales. Les Scaldes, on appelait ainsi leurs poètes, avaient un style tout en Couleur, tout en images ; ils nommaient une bataille, un bain de sang ; la mer,