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THE

Théophilantrope. Autrefois les philosophes, qui osaient à peine enseigner, pour toute religion, la seule adoration d’un Dieu et les devoirs de la morale que la nature prescrit, étaient exilés, emprisonnés, et quelquefois suppliciés. Grâce à la révolution qui s’est faite en France, dans les esprits comme dans le gouvernement, on enseigne maintenant au peuple, à haute voix, la Théophilantropie.

Théophile. Ami ou aimé de Dieu. C’est le mot le plus attendrissant qui soit en notre langue. Eh ! comment ne pas aimer l’être qui nous aime, le grand Être, source de tout bien, qui nous attire sans cesse à lui, et que nous retrouvons quand tout ici bas nous délaisse ou nous abandonne. Aimons ! adorons !

Théoricien. Qui médite attentivement sur quelque matière, par opposition à celui qui réduit en pratique, ou à l’artiste qui exécute.

Un médecin qui n’est que Théoricien, est un être assez dangereux. Un jardinier-cultivateur vaut mieux, en fait d’histoire naturelle, que le plus brillant Théoricien. Pour arracher à la terre tous ses trésors, il faut inviter et réinviter la nature, vouloir et revouloir le bien. La Théorie est une sagesse inerte ; la pratique est une action fécondante. Je me suis mis à révolver dans ma mémoire, les noms les plus vérita-