Page:Mercier - Néologie, 1801, tome II.djvu/289

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
281
TEN

rile, il faut être mâle et courageux, et à corriger et à souffrir de l’être. »

Tendreur. J’aime, entre les galands hommes, qu’on s’exprime courageusement, que les mots aillent où va la pensée.

Il nous faut fortifier l’ouye, et la durcir contre cette Tendreur du son cérémonieux des paroles. (Montaigne.)

Tendrifier. Tendrifier la viande, et non attendrir.

Claudine ! si tu veux ravoir ma tendresse, que mon gigot en broche soit parfaitement Tendrifié !

Ténébreusement. On lit, dans une lettre de Londres, où l’on parle de Rousseau : « Cet homme a fait chez nous, tout ce qui a dépendu de lui, pour s’attirer les regards du public ; mais ses efforts n’ont eu aucun succès ; il vit fort Ténébreusement dans une retraite ignorée. »

Tenébreuser. Couvrir de ténèbres. Voilà trois mots, lorsque, pour rendre la même idée, on pourrait n’en employer qu’un, celui de Ténébreuser. Qu’un grand écrivain s’en serve ! on commencera par le rejeter, et l’on finira par l’adopter. Ce mot bâtard cessera de l’être, dès qu’un père respecté l’aura légitimé.

Ténébrosité. La Ténébrosité de la métaphy-