Page:Mercier - Néologie, 1801, tome II.djvu/251

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
243
SCI

Scélératisme. Le seul vice que je connaisse dans l’univers, est l’avarice ; tous les autres, quelque nom qu’on leur donne, ne sont que des degrés de celui-ci : c’est le Protée de tous les vices. Analysez la vanité, l’orgueil, l’ambition, la fourberie, la tartufferie, le Scélératisme, tout cela se résout en ce subtil élément, le desir d’avoir ; vous le retrouverez au sein même du désintéressement. (Diderot.)

Scholarité. Ce qu’il y a de plus fâcheux dans toutes les sociétés savantes ou littéraires, c’est que la Scholarité s’y glisse, vient s’asseoir tout à côté de l’homme qui a des idées, empoisonne d’ennui son atmosphère, le gèle, le glace, et lui rend insupportable le plus célèbre lycée.

Sciencé. Qui a beaucoup de science. On peut être toutefois Sciencé, et n’avoir avec cela ni esprit, ni talent, ni génie. Sciencé dans un genre, ignorant dans tous les autres, n’est-ce point là le lot de la plupart des hommes les plus renommés ? L’érudit est lourd, le savant est orgueilleux. Rien n’empêcherait le Sciencé d’être aimable, s’il avait appris à plaire.

Scinder. Dans une des séances de l’assemblée nationale (25 février 1791), on examinait si le serment prêté au roi pouvait s’allier avec celui prêté à la nation. Un membre s’écria : « Il serait profondément injurieux à l’assemblée nationale,