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INA

sont encore Inabolies ! C’est le feu caché sous la cendre.

Inabondance. Le peuple, privé de tout, craint l’extrême misère ; le riche, qui jouit de tout, craint l’Inabondance.

Je ne conçois pas, disait un archevêque, comment on peut vivre avec cinq cent mille livres de rente. C’est une désolante Inabondance.

Inabondance. Pénurie est l’opposé d’abondance, mais Inabondance est entre les deux. Supposons qu’il s’agisse de faire subsister une grande armée dans un pays : « Ce pays n’est pas pauvre (dira-t-on), il n’y a pas à craindre de pénurie. On répondra : oui, pour vingt mille hommes, mais pour soixante mille, la seule Inabondance est un danger. » (La Harpe.)

Inabordé. Nous avons Inabordable, et il faut que nous ayons Inabordé, sur-tout depuis trois siècles que l’on a découvert de nouvelles terres qui n’avaient jamais été abordées. Quel plaisir de réduire toute cette périphrase en un seul mot ! de peindre Colomb ou Gama touchant, pour la première fois, des rives Inabordées ! (Idem.)

Inabstinence. Un homme est mort, parce qu’il s’est nourri de viande pendant le cours d’une maladie qui lui prescrivait de ne vivre que de légumes et de lait. On dira que c’est l’usage