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POL

nous fait pâlir de joie et de frayeur, qui donne un Pleurer doux et un rire amer ?

Pocheté. Un livre Pocheté est un bon livre ; c’est un Horace, un Labruyère, un La Fontaine. Les olives Pochetées sont les meilleures ; il en est de même des imprimés.

Poignans. J’aime mieux, par une prompte délivrance, finir tant de Poignans remords qui me déchirent à toute heure. (L’abbé Prévost.)

Polipétreur. Tailleur de pierre.

Polissure. Comparer à l’amitié, comme je l’entends, l’affection envers les femmes, quoiqu’elle naisse de nostre choix, on ne peut : son feu, je le confesse, est plus actif, plus cuisant, plus aspre. Mais c’est un feu téméraire et volage, ondoyant et divers ; feu de fiebvre, suject à accès et remises, et qui ne nous tient qu’à un coing.

En l’amitié, c’est une chaleur universelle, tempérée au demeurant et égale, une chaleur constante et rassise, toute douceur et Polissure qui n’a rien d’aspre et de poignant. (Montaigne.)

Politiquer. Il y a des gens, même d’esprit, même auteurs de plusieurs livres, qui s’imaginent bonnement que Politiquer est une science qui a ses lois, ses règles, ses principes, et d’après lesquels marchent les gouvernemens. C’est avec une demi-douzaine d’idées semblables qu’on mène et