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OYE

Ouïr. J’oi vaut mieux que j’entends : que de fois on peut Ouïr sans entendre !

Outrageuse. S’il n’y avait point de recéleurs, il n’y aurait point de voleurs. — Si le public n’était pas enclin à protéger tout ce qui rabaisse les talens connus, les auteurs vivraient sans se faire la guerre. C’est donc le public qui est responsable des excès auxquels ils se livrent, puisqu’il soudoie la troupe des journalistes, puisqu’il les encourage à se déchirer entre eux, et ils ne répondent que trop, depuis quelques années, à cette Outrageuse attente.

Outrageux. On trouve ce vers dans Polyeucte :

Cesse de me tenir ce discours Outrageux !

Ce mot n’est plus usité, mais plusieurs auteurs s’en sont heureusement servis. Nous ne sommes pas assez riches pour devoir nous priver de ce que nous avons. (Voltaire.)

Outrecuidant. Je ne sais rien de plus Outrecuidant. (Voltaire.)

Oy.

Pauvre esprit !…… je le perds,
Quand je vous Oy parler de guerre et de concerts. (Corn.)

Je vous Oy ne se dit plus ; pourquoi ? cette diphthongue n’est-elle pas sonore ? Foi, loi, crois, bois, révoltent-ils l’oreille ? Pourquoi l’infinitif ouïr est-il resté, et le présent est-il proscrit ? (Volt.)

Oyez vaut mieux qu’écoutez.