Page:Mercier - Néologie, 1801, tome II.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
160
ORL

gloire, ont passé par tous les orages de la révolution, sans néanmoins pouvoir se laver, dans cette longue traversée, de la tache que leur imprima, en 89, la dénomination d’Orléanistes. Le fer qui signale un coupable à la société, ne laisse pas une cicatrice plus profonde.

Ce nom frappe-t-il l’oreille d’un bon citoyen ? il lui retrace sur-le-champ les images de quelques hommes, et il croit voir des Orléanistes sous le masque du républicain, même à travers l’éclat des costumes.

Si c’est une erreur, à quoi tient-il qu’on ne puisse s’en défendre ?

Jamais aucun parti n’excita plus de défiance ; jamais la défiance des gens de bien ne fut plus opiniâtre.

N’est-ce pas un hommage que l’opinion publique rend au génie, à l’habileté, à la tactique de quelques modernes Fabius ?

Quoi qu’il en soit, cet article rappellera des faits qui n’ont pu échapper à l’attention de quiconque s’intéresse aux destins de la république, et que doit recueillir l’historien courageux et fidèle.

En prairial an VIII, un personnage qui fixait toutes les attentions, se défendait d’être Orléaniste, d’une si étrange manière, que cette justification inattendue parut, aux observateurs ju-