Page:Mercier - Néologie, 1801, tome II.djvu/140

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132
MOR

qui le salue de si loin, et que personne n’emploie. » (Montaigne.)

Morguer. Affecter de la Morgue. C’est un défaut qui se manifeste dans quelques hommes nouvellement perchés ; il est donc à propos de faire usage du mot.

L’homme qu’on vit tant saluter à droite et à gauche, ne s’avise-t-il pas aujourd’hui de Morguer, et de vous regarder à peine.

Morosif. Ce n’était pas assez d’être Morose, il vient de publier un écrit Morosif.

Morosité. À peine le voyait-on quelquefois sourire, et cette teinte de mélancolie qui annonçait la situation malheureuse de son ame, ne l’abandonnait pas un seul instant ; cependant le fond de son caractère ne paraissait pas porté à la Morosité et à la misanthropie. (Avent. de Caleb Williams.)

Mort. (homme) Expression basse, vile et fausse, à effacer promptement de tous les dictionnaires ; car Mort, dans un tel sens, est un mot honteux et anti-philosophique. La mort n’existe pas pour l’homme, puisque l’homme ne meurt point ; il se développe sous une autre forme, et pour une autre sphère. Ce que les aveugles et les infimes appellent Mort, est le commencement de la véritable vie. Ne dites jamais homme Mort,