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et toutes leurs belles gratifications. Ils furent ébahis de ce que la France ne voulait plus être leur dupe.

Le gros Monsieur s’était mis à la tête d’une bande qui portait je ne sais plus quel cordon ; et tous ceux qui n’étaient pas de cette bande, devaient être regardés comme les plus vils faquins de l’univers.

Cette haute noblesse méprisait ouvertement le roi, et songeait à ressusciter l’antique gouvernement féodal. Louis XVI en fut averti, et c’est ce qui le fit pencher vers le parti populaire, et ce qui le détermina à la convocation des états généraux. Nous fûmes alors tellement enchevêtrés qu’amis et ennemis de la Révolution, chacun se trouva dans l’impuissance de reculer d’un pas sans le plus grand danger.

Tous ces importants privilégiés avaient leur empire à part ; ils furent depuis appelés aristocrates, et partout ils étaient en guerre ouverte et contre le peuple et contre le souverain dont ils se moquaient, qu’ils tourmentaient, qu’ils remontraient et qu’ils menaçaient même, quand tout n’allait pas à leur fantaisie. Ils avaient même projeté d’enlever le roi et de le faire prisonnier ; et ils se tuèrent de dire qu’il était prisonnier. Enfin lorsque les décrets de l’Assemblée nationale rendirent le roi seul puissant, ils publièrent dans leur libelle qu’on avait détruit et avili son autorité. Ces aristocrates sans pudeur n’eurent jamais d’autre roi, ni d’autre partie, que leur intérêt, leur orgueil et leur vanité.


M. A. C. L.

On lisait ces quatre lettres majuscules sur le frontispice d’une infinité de maisons ; cela voulait dire : Maison assurée contre l’incendie. Mais un sans-culotte s’avisa de les interpréter ainsi : Marie-Antoinette cocufie Louis[1].

  1. Sous la Restauration on interprétait ces quatre lettres ainsi : « Mes amis, chassons Louis. »