Page:Mercier - Le Nouveau Paris, 1900.djvu/198

Cette page a été validée par deux contributeurs.

disait d’un côté que l’abbé Maury était un franc coquin, on disait, de l’autre, qu’au moins c’était un coquin franc. »

Autrefois on appelait communier, recevoir dans sa bouche de la main d’un prêtre sortant d’un mauvais lieu, et encore ivre, un petit morceau de pâte de farine, bien plat et de la rondeur de ce que nous appelons un petit sol.

Tremblez, humains, faites des vœux ;
Voilà le maître du tonnerre !

C’est du moins ce que nos prêtres voulaient nous faire croire, sans y croire eux-mêmes. Un malade Parisien avait été d’abord confessé par un prêtre constitutionnel ; il en avait reçu ce qu’alors on appelait le viatique. Ses parents s’emparent de sa conscience, et lui persuadent que cette communion ne valait rien. Le malade reçoit ce sacrement d’un prêtre réfractaire, et dit, en expirant : … J’aurais bien du malheur, s’il n’y avait aucune de ces deux communions qui fût bonne.

Après l’affaire de Pontorson, un volontaire, ayant été fait prisonnier par les Chouans, fut amené devant leur général, qui, après l’avoir rasé lui-même, l’envoya chez un prêtre qui lui demanda s’il aimait mieux les prêtres constitutionnels que les prêtres réfractaires. Le volontaire répondit, qu’il ne se servait jamais ni des uns ni des autres. Sur sa réponse, il fut condamné à être fusillé, et il le fut.

On appelait hostie une petite feuille de farine de la forme d’un sol, dont un prêtre, fût-il un scélérat, avec quatre mots latins faisait un Dieu. Une ci-devant marquise allait mourir ; un prêtre non assermenté lui ayant apporté le viatique clandestinement dans sa culotte ; elle fit quelques difficultés pour l’avaler, prétendant qu’il sentait le gousset. On dit que les prêtres non assermentés n’emploient plus que des hosties à la fleur d’orange.