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mélange d’édifices et de cimes vertes et ondoyantes ? Cette coutume si favorable à la salubrité de l’air, fut constamment chère à ces patriotes, qui opérèrent l’affranchissement des Français, et qui justement, irrités des parjures d’un roi et des crimes d’une cour altérée de sang, voulurent immortaliser ces grandes époques, en métamorphosant nos cités en aspects champêtres. Ces travaux furent des amusements, ils décorèrent la grande ville : bientôt l’esprit royaliste, l’esprit contre-révolutionnaire laissèrent dessécher ces monuments naturels de notre courage. Un feuillage jaune semblait dire : l’esprit républicain est malade, et n’a plus ses belles et vives couleurs que sur les frontières, où triomphent nos armées. Comment la sécheresse a-t-elle succédé à cette sève de vie ? On les a outragés, ces signes verdoyants de la plus mâle bravoure ; on les a relégués aux champs, et la scie téméraire ou avaricieuse a coupé ces troncs robustes qui étaient l’image si fidèle d’une régénération prompte et vigoureuse ; mais le génie de la liberté est comme la morale ; elle est attaquée, mais indestructible. Un généreux repentir fit replanter de nouveau tous ces arbres, qui ont été abattus ou qui ont péri naturellement. La présence de Bonaparte fit reverdir tous ces feuillages et sembla leur prêter un nouveau lustre. De nouvelles branches aux rameaux verts s’élancèrent jusqu’aux toits : ainsi que le printemps rajeunit la nature, le grand nom du vainqueur d’Italie redonna à la grande cité ce beau vêtement vert qui annonce la circulation végétale, et la résurrection de l’esprit républicain.


BONNET ROUGE



Étendard de perfection jacobinique ! ce ridicule ajustement fut adopté par une espèce d’imbécile représentant du peuple qui le tint constamment sur sa tête. Il essaya