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les armes contre l’ennemi. Il aurait dû le conserver pour manier l’aiguille ou la quenouille.

Ils formèrent l’opposé des sales Jacobins.

On aurait cru qu’une jeunesse ardente allait embrasser les principes républicains ; mais cette jeunesse était riche, efféminée, et voulut se distinguer partout de ceux qu’elle appelait les habits bleus. Les muscadins furent moqués, rossés, battus, quand ils voulurent avec leurs oreilles de chiens et leurs cadenettes narguer les républicains. S’ils étaient les plus forts c’était bien rarement ; et quand ils se trouvaient quatre contre un.

Ils font les royalistes à bas bruits ; mais les émigrés les méprisent encore plus qu’ils détestent les patriotes.


TOUS LES PARTIS DÉVOILÉS



Tel est le titre d’une brochure de trente-deux pages, dans laquelle l’auteur, dont je suis loin de partager les opinions n’a pas laissé que de bien saisir quelques nuances de la révolution. Voici comment il peint les principales factions qui ont joué un rôle dans ce grand drame.

Les Jacobins : Ce parti hachant et haché tour à tour est très considérable : il a deux liens très forts, la sottise et l’entêtement. La persécution en a fait un corps : ils se regardent comme opprimés. On les accuse tous d’être criminels, c’est ce qui les perpétue.

Les Feuillants : Secte hermaphrodite, cédant tour à tour à la force, à la peur et à l’orgueil ; serviteurs perfides, amis impuissants, ennemis dangereux.

Sociétés populaires : composées de meneurs et de menés, qui se sont crus le souverain, quand ils ont eu la clef de toutes les prisons, et obtenu l’impunité de tous les crimes.