Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lui avons associé toute la populace. Fiere de cet honneur, elle y répond en mourant de bonne grâce. Le feu du fanatisme, échappé de l’encensoir, brûle mieux que jamais. C’est un vrai plaisir que d’attiser ses flammes, que d’être témoin de leurs rapides progrès ; tant que les esprits seront enflammés à ce point, nous n’aurons rien à craindre. Que revient-il à Henri d’être victorieux, lorsque l’opinion publique est soulevée contre lui ? C’est un homme qui s’épuise par ses efforts même, & qui finira par tomber sur ses trophées.

Aubry.

Mais il vise à se faire aimer, parce qu’il sent bien que la force d’un monarque est nulle tant qu’elle n’est pas dans le cœur de son peuple. Comment lui enlever ce pouvoir qu’il se ménage, car enfin de jour en jour (ne nous le dissimulons pas,) il devient cher à plusieurs ?

Guincestre.

Il faut renouveler l’accusation qui nous