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Hilaire fils.

Adieu ma mere, c’est votre subsistance que nous allons chercher.

Mad. Hilaire.

Que la prudence vous guide ; ne vous écartez pas trop au loin, & craignez de tomber dans les corps-de-gardes avancés.

Hilaire pere.

Nous ne tenterons point d’aller jusques là.

Hilaire fils, à Mlle. Lancy.

Adieu chere Lancy. Quel temps pour s’aimer ! Que sont devenus les jours où nos peres, alors amis, nous destinoient l’un à l’autre ! La guerre civile a tout détruit… Heureux ceux qui ne sont plus !… J’avançois avec tant de joie dans la carriere de la vie ; je touchois au terme desiré… Mais la guerre, la famine, tous les fléaux réunis, n’ont pu dessécher ni tarir au fond de mon cœur le sentiment inaltérable qui y est caché. (Avec attendrissement.) Adieu, Lancy. (On entend un certain bruit.)