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publiques, que les vœux d’un peuple entier monteront jusqu’au ciel, & lui feront une sainte violence.

Hilaire fils.

Et moi, oserai-je exposer ma pensée ? Ces processions religieuses & militaires, où le crucifix & les bannières sont mêlés aux arquebuses & aux hallebardes, où les sabres & les surplis se touchent, où les habits pontificaux sont surchargés de cuirasses, où le sommet des mitres marche de niveau avec la pointe des mousquets, où enfin le plain-chant des psaumes est accompagné par de brusques & fréquentes décharges qui exposent la vie des spectateurs ; toutes ces pieuses et nouvelles cérémonies sont faites sans doute pour exalter l’imagination du peuple : mais je crains qu’elles n’y aient déjà produit une impression trop profonde, propre à le rendre opiniâtre, &, pour tout dire, amoureux de ses malheurs.

Hilaire pere.

Ils vont finir, mon fils, si le peuple acheve