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se débattent entre des mots vuides de sens, oublient les privileges essentiels de l’homme, ne parlent que de la messe, & ne tremblent que pour elle.

Ces fameux états tenus à Blois, ces assemblées nationales, devant lesquelles s’anéantit la majesté royale, & qui dans leur solemnelle convocation auroient pu rétablir le royaume, en réprimant les abus les plus dominans, perdirent le tems en déplorables disputes ; au lieu de défendre les droits du peuple, ils s’occupèrent de la transsubstantiation & du concile de Trente. Il s’agissoit de la cause la plus noble, la plus importante, sans doute, de réparer les maux antiques, faits à la patrie. Ces idées furent à peine apperçues ou indiquées ; le misérable esprit de controverse gâta tout. Ils agiterent qu’il ne faisoit qu’une religion, puisqu’il n’y avoit au ciel qu’un Dieu. Ils parlèrent néanmoins, comme par hasard, de punir les traitans & les mignons, de supprimer tous les impôts arbitraires ; mais plus