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que les hommes étoient parvenus à ce degré d’impatience de leurs maux, où, las de souffrir, ils tranchent leurs liens avec le glaive. On les vit échanger leur vie contre le seul espoir du soulagement.[1]

Quand vous verrez la tyrannie, l’anarchie n’est pas éloignée. Nous ferons quelques réflexions sur la guerre civile. C’est la plus affreuse de toutes, sans doute ; mais c’est la seule, peut-être, qui soit utile & quelquefois nécessaire. Quand un état est parvenu à un certain degré de dépravation & d’infortune, il est agité de mille maux intérieurs. La paix, qui est le plus grand bien, lui est échappée, & : cette paix ne peut plus être malheureusement que l’ouvrage de la guerre civile. Il faut alors la

  1. Tandis que le peuple se soulevoit en France, les religionnaires des Pays-Bas, partisans généreux des droits de l’homme, commencerent les attroupemens. On les appella d’abord des gueux, & ces gueux braverent Philippe II & fonderent la république de Hollande.