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pour être le moins nombreux, n’en avoit pas moins d’influence sur les esprits ; tous les protestans non fanatiques, tous ceux qui pensoient, furent de ce parti qui tendoit réellement à la réforme des vexations émanées du trône ; le duc d’Alençon se mit à la tête ; le roi de Navarre & le prince de Condé, réputés catholiques, se rangerent sous le même étendard ; plusieurs hommes vertueux, distingués par leurs lumieres, embrasserent ce parti, & notamment le sage & brave Lanoue, qui, d’après des conseils mûrement pesés, fit recommencer la guerre civile. De quelque maniere enfin que l’on envisage la ligue dans ses commencemens, on ne peut la considérer que comme un combat entre la tyrannie & la liberté.

La preuve la plus authentique, c’est qu’en un instant tout devint soldat en France, d’un bout du royaume à l’autre. Paysans, bourgeois, artisans, tous se jeterent avec ardeur dans cette guerre civile ; ce qui démontre