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en soupirant : Oh ! Nous travaillons en vain ; ce gros garçon nous gâtera tout. Il ne prophétisa que trop bien. François Ier n’eut aucune des qualités nécessaires pour gouverner un état. Il en eut même de funestes. Une bravoure déplacée, un esprit dissipateur, une présomption orgueilleuse, du goût pour une domination arbitraire, un faste prodigue, une avidité coupable séparèrent dès lors les intérêts du prince de ceux de ses peuples. Son amour pour les arts naissans tenoit plutôt à la passion du luxe qu’à celle de l’humanité. Ce ne sont pas, en effet, les tableaux, les statues, les palais, la musique, les vers & les chansons, jouissances particulières des exacteurs & des déprédateurs publics, qui établissent le bonheur d’une nation. Les écrivains eux-mêmes se sont trompés trop fréquemment à ces marques équivoques.

Mais la postérité de François Ier n’occupa le trône que pour en être l’opprobre. Quatre règnes détestables & successifs, marqués par tout ce que le crime et le vice