Page:Mercier - L’Habitation Saint-Ybars.djvu/88

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE XVII

Blanchette



Le jour eut de la peine à percer ; une épaisse couche de nuages couvrait tout le ciel. Cependant, une petite éclaircie se fit à l’orient ; la maison de Saint-Ybars fut soudainement éclairée par le soleil. L’enfant laissé sur la galerie se réveilla. Le premier objet qui frappa sa vue, fut un cardinal posé sur la rampe de la galerie. L’oiseau lissait au soleil son brillant plumage. Ce fut pour l’enfant un spectacle si beau et si intéressant, qu’il se mit à agiter ses bras et ses jambes, avec une animation telle que ses vêtements finirent par voltiger à droite et à gauche ; il ne lui resta plus que sa chemise. L’oiseau, nullement effrayé de ce trémoussement et de ce désordre, se mit à siffler. Oh ! alors la joie de l’enfant devint un vrai délire ; joignant la voix au geste, il commença, lui aussi, son ramage.

Mamrie était dans la chambre de Mme Saint-Ybars ; elle l’aidait à s’habiller.

« Nénaine, dit-elle, cé drol : vou pa tendé comme ain piti capé babiller ?

« Mais oui, répondit la maîtresse, c’est bien le gazouillement d’un petit enfant. »

Mamrie sortit. Mme Saint-Ybars entendit une exclamation de surprise.

« Nénaine ! Nénaine ! cria Mamrie, vini oua ki joli piti fie. »

Mme Saint-Ybars accourut. Le cardinal s’envola. Les yeux de l’enfant en voulant le suivre dans sa fuite, rencontrèrent ceux de Mme Saint-Ybars et de Mamrie.