Page:Mercier - L’Habitation Saint-Ybars.djvu/64

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ces paroles sorties de la bouche d’un jeune garçon, qui, ce jour-là même, accomplissait sa treizième année, parurent extraordinaires à Pélasge. Après un moment de réflexion :

« Ce que vous venez de me dire, demanda-t-il, l’auriez-vous dit aussi bien à M. Héhé ?

« Oh ! jamais, répliqua vivement l’enfant, ni à lui, ni à personne.

« Vous avez donc confiance en moi, mon petit ami ?

« Oui, Monsieur, tout à fait.

« Vous avez raison, dit Pélasge en posant affectueusement ses mains sur les épaules de Démon, je sens que j’aurai une grande amitié pour vous. »

Les sons lointains d’une cloche arrivèrent en mourant, jusque sous le sachem.

« Il est temps de rentrer, dit Démon ; entendez-vous le premier coup de cloche pour le déjeuner ?

« Oui, partons. »

Ils repassèrent devant le camp des Indiens. Les femmes étaient dans leurs cabanes faites de branches et de feuillage ; elles cousaient ; les hommes ivres de whiskey et de tabac, étaient étendus dans l’herbe, le visage exposé au soleil et couvertde mouches.