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s’assurer ses services. Il attendit, pour se coucher, qu’on lui apportât une réponse. Le médecin lui fit savoir qu’il serait au rendez-vous.


CHAPITRE XIII

Le Duel



On était au mois d’avril. Levé avant le soleil, M. des Assins ouvrit sa fenêtre. Le ciel était pur, l’air frais, les oiseaux chantaient.

« Voici une belle journée qui s’annonce, pensa M. des Assins ; le jeune Saint-Ybars n’a pas de chance, il n’en verra pas la fin. Tant pis pour lui, c’est sa faute. Pourquoi a-t-il fait son fier avec moi ? pourquoi a-t-il eu l’air de ne pas convenir, avec tout le monde, que personne en Louisiane n’a plus d’esprit que moi ? c’est un fat, un insolent qui mérite une correction ; il l’aura. »

M. des Assins fit grande toilette, comme s’il allait à une fête, et but un verre de sherry. Il monta dans une voiture à deux chevaux ; ses témoins et un domestique l’accompagnaient. Deux autres voitures suivaient la sienne ; elles contenaient des amis et de simples spectateurs. Ensuite, venait le cabriolet du médecin. On suivit la voie publique, au bas de la levée.

Un homme à cheval avait devancé les voitures ; il se tenait à l’entrée de l’avenue ; c’était M. le duc de Lauzun. Il n’avait jamais assisté à un duel. Pour se donner une