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« Nous acceptons.

« Le lieu du combat, continua Pélasge, est l’avenue de l’ancienne habitation Saint-Ybars, près des ruines de la maison ; on y sera demain matin, à sept heures. Le lieu et l’heure vous conviennent, je pense.

« Parfaitement, Monsieur.

« En ce cas, Messieurs, je dicte. M. MacNara va écrire ; l’un de vous voudra bien en faire autant…Ah ! pardon, Messieurs ; j’oublie une clause importante. Si l’un des adversaires est blessé et qu’il puisse tirer encore, M. Saint-Ybars veut que le combat continue.

« C’est entendu, Monsieur. »

Il y eut un silence de deux à trois minutes ; puis, la voix grave et accentuée de Pélasge dicta, article par article, les dispositions du combat. M. Héhé, fier de son rôle et fronçant belliqueusement le sourcil, écrivit avec un talent de calligraphe qui aurait fait envie à un clerc de notaire. Les présents signèrent. Pélasge garda la feuille écrite par le représentant de M. des Assins, et lui remit l’autre. On se sépara en se saluant courtoisement, et en disant :

« Demain matin, à sept heures. »

Il fut convenu que Démon irait coucher à la ferme, comme cela lui arrivait quelquefois, quand il avait à sortir de bonne heure avec Pélasge. Il passa le reste de la soirée avec Blanchette. Elle était affreusement tourmentée. La visite des amis de M. des Assins était trop significative, pour qu’on pût lui en dissimuler l’objet. Démon se vit obligé de convenir des faits ; seulement, il dit qu’on n’en était encore qu’aux pourparlers, et que l’affaire ne se déciderait que le lendemain. Mais il ne savait pas mentir. Blanchette lui dit :

« Parrain, vous me trompez. »

Et elle fondit en larmes.

Démon la prit dans ses bras, couvrit son visage de baisers, et dit :

« Eh bien ! oui, Blanchette, je me bats demain matin. Sois tranquille, j’ai bon espoir. Si tu veux que je conserve mon courage et mon sang-froid, il ne faut pas pleurer.