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CHAPITRE XLII

Le Cartel



M. Héhé et Pélasge étaient au salon, avec la tante et les cousines de Démon ; Mlle Pulchérie leur racontait la guérison miraculeuse d’une vieille femme paralytique, qui avait bu de l’eau de la Salette. Quand elle eut fini, Démon prit Pélasge et M. Héhé à part, et les pria de passer la soirée chez lui, attendu qu’il aurait probablement besoin de leurs services. Il se borna, pour le moment, à leur dire qu’en réponse à une parole grossière de M. des Assins, il s’était servi d’une expression qui devait nécessairement amener un duel. Plus tard, seul avec Pélasge, il lui exposa les choses exactement comme elles s’étaient passées. Pélasge connaissait M. des Assins ; il ne douta pas que le spadassin n’eût longuement prémédité son insulte. « Je suis sûr, pensa-t-il, qu’il s’exerce depuis longtemps à l’arme qu’il veut choisir. Misérable ! oui, Démon a dit la vérité, c’est un misérable, un bien grand misérable. S’il arrive malheur à Démon, ce scélérat aura affaire à moi. »

Mlle Pulchérie vint dire à Démon qu’on le demandait au salon. Il s’y rendit aussitôt, et se trouva en face de deux amis de M. des Assins.

« Messieurs, leur dit-il, vous m’apportez un cartel.

« Oui, Monsieur.

« M. des Assins m’a devancé, Messieurs, pour avoir le choix des armes. C’est pourtant moi qui ai été insulté le