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d’habits, et rentra aussi tranquille en apparence qu’au retour d’une promenade ordinaire.


CHAPITRE XXVII

Que faire pour échapper au déshonneur ?



Fier comme un général qui a remporté une grande victoire, et patient comme un créancier qui est sûr d’être payé, M. le duc attendit en fumant des cigarettes, et en lisant les Amours du chevalier de Faublas. Onze heures sonnèrent à sa pendule : à chaque coup du timbre, son corps vibra d’un frémissement voluptueux ; l’ivresse de la vanité satisfaite lui monta au cerveau, il s’estima l’égal des plus grands hommes.

Cependant, Titia ne venait pas. La demie de onze heures retentit, puis minuit, sans que le frôlement d’une robe vînt mettre un terme à l’impatience furieuse de M. de Lauzun. Tout à coup, se ravisant, il passa de la colère à une recrudescence d’orgueil et d’espérance.

« Simple affaire de pruderie, se dit-il ; elle fait celle qui n’ose pas venir, qui a honte. La comédie ordinaire des femmes, quoi ! alors, puisqu’elle ne vient pas à nous, allons à elle. »

M. le duc pénétra à quatre pattes et à pas de loup dans la chambre de Titia. Son dépit égala sa surprise, lorsqu’en tâtant le dessus de la couchette, il s’aperçut qu’elle était vide. Il se retira, le cœur étreint d’une rage féroce,