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t-il pour vous. Je vous écrirai ; vous me répondrez, n’est-ce pas ? personne ne s’intéresse plus à votre destinée que moi.

« Il ne faut pas nous séparer comme si nous ne devions jamais nous revoir, répondit Pélasge ; tôt ou tard je retournerai en Europe. Dans ce siècle de navires à vapeur et de chemins de fer, les communications sont trop faciles et trop fréquentes, pour que des amis qui se quittent se disent adieu pour toujours. Gardons l’espérance, et au revoir ! »

Le bateau s’arrêtait. Pélasge et Nogolka s’embrassèrent.

« Un dernier mot, dit Nogolka en serrant les mains de Pélasge : j’ai eu deux éclairs de bonheur dans tout le cours de ma vie, et c’est à vous que je les dois. J’ai été heureuse le jour où je vous ai protégé contre la violence de M. Saint-Ybars ; je viens de l’être encore en vous embrassant. Maintenant, la mort peut venir ; je la recevrai sans me plaindre, et en pensant à vous.

Et moi, répondit Pélasge, quoiqu’il advienne, heureux ou malheureux, je conserverai pieusement votre souvenir, et je serai toujours, de loin comme de près, votre ami dévoué. »


CHAPITRE XXIV

Retour du calme



L’habitation Saint-Ybars, quelques mois après le départ de Démon et de Nogolka, avait repris son train accoutumé. Qui le croirait ? ce fut un petit être blanc et rose, un enfant, qui eut le don de ramener la joie au sein de cette