Page:Mercier - L’An deux mille quatre cent quarante.djvu/264

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux fluides, rétablissent les tempéramens, & rendent le corps plus ferme, plus souple & plus robuste.

Nous avons trouvé le secret de dissoudre la pierre dans le corps humain, sans brûler les entrailles. Nous guérissons la phthisie, la pulmonie, toutes ces maladies autrefois jugées mortelles[1]. Mais le plus beau de nos exploits est d’avoir exterminé cette hydre épouvantable, ce fléau honteux & cruel qui attaquoit les sources de la vie & celles du plaisir : le genre humain touchoit à sa ruine, nous avons découvert le spécifique heureux qui devoit le rendre à la vie, & au plaisir plus précieux encore.

Chemin faisant, le Buffon de ce siecle joignoit la démonstration aux paroles, & me

  1. Il est honteux à un homme d’annoncer qu’il a un secret utile à l’humanité & de le conserver pour lui & pour sa famille. Eh, quelle récompense attend-il ? Malheureux ! tu peux te promener au milieu de tes freres & te dire à toi-même : ces êtres qui marchent, me doivent une partie de leur santé & de leur félicité ! Et tu ne sens point ce noble orgueil, & tu n’es pas ému de cette idée attendrissante ! Prends de l’or, misérable, & ferme ton ame à cette jouissance ; tu te rends justice, tu te punis toi-même.