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M. Rémi presse Pierre et Dérigny sur son cœur ; le bon vieillard les mouille de ses larmes.

La porte s’ouvre ; à la vue de ces deux hommes si étroitement serrés sur le sein du vénérable pasteur, une larme coule sur les joues de l’exécuteur des hautes-œuvres. Il s’avance vers Dérigny, il n’ose lui dire qu’il vient le chercher pour le mener au supplice ; mais Dérigny comprend la mission et le langage muet de cet homme ; il sait gré au bourreau de son silence ; il se laisse conduire ; le curé et Pierre le suivent. La fatale charrette est au bas de l’escalier ; il y monte ; son oncle tenant un crucifix et un chapelet à la main, se place à ses côtés. La charrette reste à la même place ; qu’attend-elle ? Un autre condamné et son confesseur y montent ; ils s’assoient derrière Dérigny qui ne les voit point ; tout disparait pour lui ; il n’aperçoit que les cieux ; il baise les divines plaies de Notre Seigneur mort sur la croix pour racheter tous les hommes. Les grilles de la cour de la prison s’ouvrent ; les chevaux