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pouvait être profondément incrustée. Lorsque le dernier atour funèbre fut détaché de sa parure, la joie se trouva toute revenue à la pensée de la marquise. Elle regarda devant elle, vit un large présent, un avenir plus immense encore ; les plaisirs en réalité, le bonheur en espérance. Or, l’amour étant ce qu’une femme prend pour le bonheur, elle attendait un être à aimer. À l’époque où Roger vint à Rennes, le cœur et même les yeux d’Ambroisine n’avaient pas encore aperçu l’idole aux pieds de laquelle elle avait à déposer l’offrande de son âme. Cache-toi ! cache-toi bien vite ! ferme tes yeux, voile ton cœur… Il vient, ne regarde pas !… Imprudente, c’est la vue du serpent qui fascine et qui tue — Sauve-toi !

La marquise avait habité Paris. Trois hivers passés dans la capitale où M. de Fermont l’avait conduite, en avaient fait une femme selon la mode, un esprit à l’ordre du jour. Après la mort de son mari, elle revint à Rennes pour y passer le temps de son