Dors, poète charmant, dors, âme vertueuse ;
Au ciel plus qu’ici-bas, sois à jamais heureuse !
Cher ange, après tant de travaux,
Pour prix de ta noble misère,
Que Dieu te donne le repos
Et console ta pauvre mère !
Ah ! laissez-moi sur ce tombeau !
Laissez-moi prier pour ma fille ;
Son âme, comme un pur flambeau,
À mes yeux apparaît et brille
Sur ce tombeau !
C’est elle ! je la vois, ce n’est point un prestige,
Ce n’est point une erreur de mes sens éperdus,
C’est l’âme d’Élisa, belle de ses vertus,
Qui, tout autour de moi, sur ce tombeau voltige.
Viens-tu ranimer mon enfant,
Âme de son brillant génie ?
Viens-tu, sensible à mon tourment,
Me rendre ma fille chérie
Un seul moment ?