Sa voix vibra trop pure pour la terre !
Ange de pureté, tes chants harmonieux
Ravissaient notre terre impure,
Quand le vol de la mort t’a transporté aux cieux,
Tu ne changeas pas de nature !
L’ange console la terre et remonte au ciel !
Non, tu n’étais pas une mortelle !
En mourant, Elisa, nous faisons naître l’ange ;
La bière est un berceau, le linceul est un lange !
La nature ici-bas doit tout en sacrifice,
Des roses du printemps l’aquilon fait justice.
Heureux qui laisse encor, poète en pure fleur,
De vers et de parfums une aussi douce odeur !
Son âme vacillante au souffle de ce monde,
S’exhalait de son sein en sons harmonieux.
Pour trouver à sa voix un écho qui réponde,
Elle s’envola vers les cieux !
C’est ainsi qu’à sa dernière heure,
Le cygne lui-même se pleure.